Mon Karaté avait été peint par le précédent propriétaire avec une peinture époxy. Malheureusement la coque ne devait pas être assez sèche si bien que l’osmose est apparue quelques années plus tard. Après avis de plusieurs spécialistes j’ai fait raboter la carène sur une couche fine puisqu’en fait l’osmose avait surtout attaqué le gelcoat mais très peu les tissus. J’ai ensuite réalisé le traitement moi-même. Après avis de plusieurs chantiers expérimentés (dont un chimiste enseignant dans le domaine), je n’ai pas refait la surface à l’époxy mais au mastique de polyester pour garder une homogénéité de produits. Je fabrique le mastique à l’aide de résine de bonne qualité (achetée chez Gazechim près de Vannes) et d’une charge composée de 2/3 de microsphère de verre et de 1/3 de silice. Il faut fabriquer des quantités entre 250 et 500gr en fonction de la température extérieure car une fois le catalyseur mélangé on ne dispose que de 10 à 15 mn pour appliquer à la spatule. Le plus long est bien évidemment le ponçage pour obtenir une finition correcte. Ponçage à l’hélicoïdale puis finition avec une couche fine de mastique de finition et ponçage manuel avec une bande sur contre-plaqué de 5mn par exemple. Le retour de galbord est délicat et nécessite de se fabriquer une cale arrondie. Pour finir j’ai peint à l’époxy, parceque là il n’y a guère de choix (voir les nombreux produits du marché). Par mesure de sécurité j’ai posé, avant mastique, 2 couches de tissu de 300gr sur le galbord sur une largeur d’environ 50 cm : 1 couche de mat pour accrochage et une couche de bi-biais d’excellente résistance. Comme j’avais vidé tout l’intérieur du bateau pour réaménagement, j’en ai profité pour ajouter des membrures par collage d’omégas de 2,5cm avec 6 couches de tissus, partant du niveau des couchettes jusqu’à la quille. J’ai ajouté un oméga longitudinal (5cm de large) sous lequel aboutissent les membrures, et sur lequel j’ai refixé les couchettes, la plastification directe des couchettes dans la coque entrainait des fissures dans les tissus, apparaissant une fois retiré le gelcoat. Après de nombreuses navigations par temps fort vers l’Irlande, j’ai préféré consolider un peu les fonds de manière classique avec membrures, ce qui à mon avis manquait sur ce type de construction. Jean-Claude LE BARBIER |